MALI - Actualité (1990-1996)

MALI - Actualité (1990-1996)
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République du Mali

Politique intérieure

Le 9 août 1990, le magazine malien Aurore révèle que des affrontements meurtriers ont opposé l’armée aux Touaregs dans le nord-est du pays. La situation est tendue dans cette région depuis l’attaque, le 28 juin, de la sous-préfecture de Menaka par des rebelles touaregs. Le 15, Amnesty International dénonce les massacres de Touaregs, affirmant qu’au moins 29 d’entre eux ont été fusillés, dont des femmes et des enfants, et qu’environ 120 autres auraient trouvé la mort au cours d’affrontements avec les forces maliennes.

Les 21 et 22 janvier 1991, après l’interdiction par le président Moussa Traoré des «activités politiques» des associations favorables au multipartisme, de violentes manifestations ont lieu à Bamako, dégénérant en émeutes et en pillages, et causant la mort de plusieurs personnes.

Le 22 mars, de nouvelles et violentes manifestations d’étudiants et de jeunes chômeurs ont lieu à Bamako. Les forces de l’ordre tirent à la mitrailleuse sur la foule, faisant plusieurs dizaines de morts. L’état d’urgence et le couvre-feu sont instaurés dans tout le pays. Le 24, le président Moussa Traoré, au pouvoir depuis 1968, affirme qu’il ne démissionnera pas. Le 25, il est renversé et arrêté par des militaires. Un Conseil de réconciliation nationale, dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, est formé. Il suspend la Constitution et dissout le Parlement et le parti unique, l’Union démocratique du peuple malien.

Le 8 mars 1992 a lieu le second tour des élections législatives. L’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) d’Alpha Oumar Konaré, proche de la junte militaire au pouvoir, remporte 74 des 116 sièges. Avec 9 élus, le Congrès national-Initiative démocratique de Mountaga Tall apparaît comme le grand perdant de la consultation. La faiblesse du taux de participation (environ 20 p. 100 au premier tour, le 23 février, comme au second tour) alimente un débat sur la légitimité des élus.

Les 12 et 26 avril se déroulent les 2 tours de la première élection présidentielle libre depuis l’indépendance du pays en 1960. Alpha Oumar Konaré est élu au second tour avec 69,01 p. 100 des voix, contre 30,99 p. 100 à son adversaire, Tieoulé Mamadou Konaté, candidat de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain. Mountaga Tall n’était arrivé qu’en troisième position au premier tour.

Le 12 février 1993, la cour d’assises de Bamako condamne à la peine capitale l’ancien président Moussa Traoré et 3 de ses proches, pour coups et blessures, meurtres et assassinats. Les faits concernent la répression des manifestations en faveur de la démocratie, en 1991, qui avaient fait plus de 100 morts. L’ex-président malien se pourvoit en cassation.

Le 9 avril, démission du gouvernement de Younoussi Touré, après 4 jours de violentes manifestations estudiantines à Bamako. Il est remplacé, le 12, par Abdoulaye Sékou Sow.

Le 4 février 1994, Boubacar Keita, l’un des dirigeants de l’Adéma, devient Premier ministre en remplacement de Abdoulaye Sékou Sow, démissionnaire.

Nommé le 26 octobre, le nouveau ministre de la Défense, Sada Sy, remet de l’ordre au sein des forces armées dont l’agitation contribuait à affaiblir le pouvoir.

En novembre, il engage une offensive contre les bases du Front islamique armé de l’Azawad qui poursuit la lutte contre le pouvoir malgré le pacte national conclu avec les autres mouvements touaregs en avril 1992. Il est également mis fin aux actions des sédentaires songhaï contre les Touaregs. Ces opérations permettront de ramener la paix dans le nord du pays en 1995.

Le 27 mars 1996, une cérémonie symbolique à laquelle assiste le président Konaré scelle la normalisation de la situation dans le nord du pays, secoué depuis 1990 par les rébellions touarègue et songhaï.

Vie économique

En 1992, le nouveau président hérite d’une économie nationale en déconfiture. Il obtient l’assistance du F.M.I., en dépit de la décomposition avancée des structures de l’État. Le Parlement vote en septembre une loi favorisant la privatisation des entreprises publiques et renforçant le contrôle financier de l’État sur ces dernières.

Le 15 septembre 1993, après avoir consulté les partis politiques et les syndicats, Abdoulaye Sékou Sow annonce une série de mesures destinées à réduire le déficit budgétaire, initiative indispensable à la conclusion d’un nouvel accord avec le F.M.I. Il s’agit de lutter contre la fraude, qui représente environ la moitié du budget de l’État. Les ministres renoncent à 1 mois de salaire. Le coton est le principal produit d’exportation; le Mali se situe au deuxième rang pour l’Afrique, derrière l’Égypte.

Le 11 janvier 1994, sous la pression de la France et du F.M.I., les dirigeants des 14 États africains appartenant à la zone franc (Bénin, Burkina, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo), réunis à Dakar, annoncent la dévaluation de 50 p. 100 du franc CFA et de 25 p. 100 du franc comorien. Destinée à assainir l’économie et à relancer la croissance dans ces pays, cette décision a été rendue nécessaire par l’absence de politique d’ajustement interne de leur part après l’effondrement des cours des matières premières. Paris promet de participer à l’allègement de la dette, au financement des programmes conclus avec le F.M.I. et à l’«accompagnement de l’ajustement» dans les pays de la zone.

Au cours de l’année, le Mali signe une lettre d’intention qui lui permet d’obtenir une aide du F.M.I. au titre de la facilité d’ajustement structurel renforcé. Le gouvernement annonce qu’il projette de privatiser 3 entreprises publiques dont la Société industrielle sucrière. Avec une inflation contenue au-dessous de 30 p. 100 et une diminution d’un tiers du déficit budgétaire, le Mali semble être en passe d’absorber le choc de la dévaluation du franc CFA.

En 1995, l’économie malienne poursuit son redressement. Le F.M.I. approuve l’octroi d’un troisième prêt annuel destiné à soutenir sa politique de stabilisation économique et de réformes structurelles. L’amélioration de la situation du secteur agricole permet un accroissement des exportations. La production d’or est en hausse et les perspectives d’exploitation sont prometteuses.

En 1996, les bons résultats de la production de coton et de l’exploitation de l’or contribuent au rééquilibrage de la balance commerciale. La réforme du secteur public se poursuit. L’inflation reste modérée et la croissance se maintient. La faiblesse du secteur industriel et la fragilité du secteur agricole restent toutefois préoccupantes.

Relations internationales

Le 28 janvier 1990, le pape Jean-Paul II se rend au Mali, où 1 p. 100 de la population est catholique. Il appelle au dialogue entre chrétiens et musulmans.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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